Episodes 148 à 160

148ème épisode :

Il y a des gens malhonnêtes dans tous les milieux, et les passionnés de perroquets ne font pas exception à la règle.
Les premiers qui viennent à l’idée sont probablement les trafiquants d’oiseaux.
Mais on rencontre aussi des escrocs chez les amateurs, chez les éleveurs, et même chez les particuliers, et oui !
Vous avez peut-être déjà vu des annonces dans lesquelles certains éleveurs amateurs, suite à un grave problème de santé, se voient dans l’obligation de se débarrasser rapidement de tous leurs oiseaux. Et bien, il s’est avéré parfois, qu’il ne s’agissait que d’une fausse excuse pour se débarrasser rapidement d’oiseaux malades. En effet, certaines maladies chez les oiseaux sont très contagieuses, et capables de décimer un élevage entier en quelques semaines. Alors l’éleveur se dépêche de revendre rapidement les oiseaux qui sont encore en vie. Bien entendu, quelques semaines plus tard, l’oiseau acheté décède, et le vendeur a l’air tout surpris, pas de chance, vous avez dû mal faire ceci ou cela… Et quelques mois plus tard, on découvre que l’homme qui s’est pratiquement fait passer pour mourant, cet homme a de nouveau fait « le plein d’oiseaux » …
Parmi les éleveurs plus « confirmés », les professionnels, certains vendent des oiseaux gravement malades en fournissant de faux certificats de bonne santé !
Les oiseaux ont soi-disant été testés par des laboratoires et se révèlent négatifs aux maladies les plus dangereuses. Avec un tel certificat, vous ne vous posez aucune question. Alors lorsque l’oiseau décède d’une mort prématurée et que vous en parlez à l’éleveur, il trouve une excuse « minable », un truc du style, « il a dû avaler un morceau de son jouet », etc… Et si vous faites autopsier votre oiseau et que vous découvrez qu’il est justement mort d’une de ces maladies à laquelle il s’était soi-disant révélé « négatif », les vétérinaires finissent par croire que les résultats des tests ne sont pas toujours fiables !!!


Mais la malhonnêteté n’est pas toujours dans le camp que l’on croit.
Un éleveur avait l’habitude de faire « livrer » ses oiseaux par un transporteur en qui il avait confiance. A la réception de son oiseau, l’acquéreur téléphone au vendeur pour lui dire que l’oiseau n’est pas en très bonne forme. Puis, trois jours après, il rappelle l’éleveur : l’oiseau vient de mourir. L’éleveur lui dit qu’il va le rembourser, il ne demande même pas d’autopsie, se disant que si l’oiseau est mort si rapidement, ce n’est probablement pas de la faute de son nouveau propriétaire. Alors, il lui demande seulement de lui renvoyer la bague, comme preuve que l’oiseau est bien mort. Figurez-vous que l’éleveur n’a plus jamais entendu parler de cet homme ni de son oiseau…
J’ai moi-même connu une personne qui a refusé de renvoyer la bague de son oiseau soi-disant mort et autopsié, renonçant ainsi au remboursement d’une somme considérable.
Imaginez : vous achetez un oiseau. Il meurt quelques jours ou quelques semaines après être arrivé chez vous. Vous le faites autopsier, et vous découvrez qu’il était malade avant d’arriver chez vous. Vous prévenez l’éleveur qui accepte de vous le rembourser. Il vous demande simplement de lui renvoyer la bague, pour être certain que l’oiseau est bien mort. Qu’allez-vous faire ? ??
Moi, je contacterais immédiatement le vétérinaire ou le laboratoire qui a fait l’autopsie pour leur explique la situation et leur réclamer la bague, pas vous ???

149ème épisode :

Lorsque Teddie était « petite », nous l’emmenions absolument « partout ».
Elle est donc venue avec nous chez le vétérinaire pour la vaccination de Filou, le chien que nous avions à l’époque.
A cette occasion, nous avons voulu savoir si Teddie ne risquait pas d’attraper des maladies au contact de tous les « humains » que nous lui faisions rencontrer.
Le vétérinaire nous dit tout d’abord que les perroquets sont rarement malades, mais lorsqu’ils le sont, ils ont peu de chances de s’en sortir, parce qu’on s’en aperçoit souvent trop tard.

D’autre part, il n’y a quasiment pas de chances qu’ils tombent malades au contact des humains.
Par contre, il y aurait un danger à lui faire rencontrer d’autres oiseaux, qu’ils soient sauvages ou d’élevage.
Il nous conseille donc d’éviter en particulier les grands rassemblements d’oiseaux, les expositions par exemple (plutôt que la rencontre avec des humains).
………….

Comme vous avez pu le lire tout au long de ces épisodes, nous n’avons pas beaucoup respecté ses conseils… Nous les avons oubliés petit à petit, jusqu’à finir par faire exactement le contraire.

Nous avons saisi chaque occasion de faire rencontrer à Teddie d’autres oiseaux, et en particulier des perroquets.
Le premier a été « Jaco », son frère ou sa sœur de lait, puis les autres ont défilé…

Nous l’avons même emmenée dans un grand parc d’oiseaux dans l’espoir qu’elle assiste au spectacle de perroquets. Mais nous nous sommes fait « jeter » par le directeur qui nous a refusé l’entrée du parc. Nous n’avons pas du tout compris pourquoi… Notre perro était en parfaite santé, et nous n’avons pas compris qu’est-ce qui pouvait le terroriser ainsi ! Ce jour-là, nous sommes rentrés « bredouilles » à la maison, …
Bref, nous avons souhaité faire rencontrer à Teddie d’autres perroquets, de la même manière que nous avons invité d’autres enfants pour jouer avec les notres, lorsqu’ils étaient petits, et nous nous sommes « délectés » de ces rencontres.

Jusqu’au jour où…

150ème épisode

Nous venons d'apprendre qu'un des perroquets qui est venu à la maison est atteint d'un virus mortel très contagieux : la PBFD.
Un jeune Gris du Gabon qui a été en contact avec lui en est mort quelques semaines seulement après leur «rencontre».
La contamination se fait par inhalation ou ingestion du virus contenu dans la poussière de plumes, les fientes, et le lait de jabot d'oiseaux contaminés.
La PBFD s'attaque au système immunitaire de l'oiseau atteint...
Par chance, au-delà de trois ans, les perroquets ont moins de chances de contracter ce virus, Teddie a six ans, elle a donc relativement peu de risques d'avoir été contaminée. De plus, l'oiseau malade n'est resté chez nous que quelques heures, et n'a pas eu de contact direct avec elle.
Mais Cocounet n'a guère plus d'un an, et il vit avec Teddie depuis plusieurs mois maintenant...
Enfin, nous ne sommes pas vraiment inquiets.
D'autre part, même si mes oiseaux étaient atteints, je ne suis pas sûre que j'aimerais le savoir.
Par contre, nous fréquentons plusieurs personnes qui ont des perroquets, et qui peuvent s'inquiéter pour leurs oiseaux : si Teddie ou Cocounet étaient atteints, nous risquerions de leur transmettre le virus.
Donc, ne serait-ce que par loyauté vis à vis d'eux, nous nous devons de faire tester nos oiseaux.
C'est donc ce que nous allons faire.
Nous avons finalement pris cette décision.
Pourtant, nous repoussons, repoussons...
Les tests peuvent se faire soit par analyse de sang, soit par plumes.
Si les tests se révèlent positifs, il faut les renouveler trois mois plus tard, car il arrive parfois que l'oiseau réussisse à éliminer le virus.
Nos perroquets ont été en contact avec le perroquet malade depuis plus de six mois, nous n'aurons donc pas besoin de faire un deuxième test, les trois mois d'intervales supposés entre deux tests étant largement dépassés.
Un jour où je me sens un peu plus courageuse, je prends le téléphone pour convenir d'un rendez-vous avec notre vétérinaire, afin de prélever un peu de sang à Teddie et à Cocounet.
Nous sommes complètement paniqués à l'idée de leur faire subir cette « épreuve » ! Mais c'est une épreuve pour nous plus que pour eux !!!
Au moment de partir, nous renonçons à emmener Cocounet, qui n'a pas l'habitude de sortir, de peur de le traumatiser...
Nous passons le cordon autour de la patte de Teddie, et nous partons en voiture, avec un sachet plein de toutes sortes de récompenses, de « fleurs de Bach », etc... Notre vétérinaire ne sait pas faire les prises de sang aux oiseaux, il lui coupe donc un peu l'ongle de la patte pour récupérer un peu de sang dans un tube. Teddie est super gentille. Nous voyons bien que ça ne lui a pas fait mal, mais nous culpabilisons énormément. Je renverse même mon flacon tout neuf de « Fleurs de Bach » !!! Enfin c'est fait !
Pour Cocounet, l'éleveuse de Teddie vient à la maison lui arracher deux ou trois plumes, au moins, il n'aura pas eu le stress du transport et du cabinet vétérinaire, c'est déjà ça !
Nous sommes soulagés, notre souci étant plus les prélèvements de plumes ou de sang que les résultats !!!

tu es vraiment digne d'une réalisatrice hollywoodienne pour raconter les histoires, quel suspens, je veux savoir, car ça fait des mois que je veux savoir gene!!!

bises
karine

Oui, je sais, Karine, que tu attends ça depuis longtemps, alors voici la suite...

Episode 151

Nous n'avons pas vraiment d'inquiétude quant aux résultats des tests.
Pourtant, pendant les quelques jours d'attente entre l'envoi des échantillons de sang de Teddie et de plumes de Cocounet, et les conclusions du labo, il m'arrive par moments de paniquer.
Je me mets à regarder Teddie d'un autre oeil, et à force de la scruter, je finis même par lui trouver des symptômes de la maladie. On parle de décoloration des plumes, et Teddie a des petits points blancs sur les plumes des ailes, on dirait des tâches de javel.
C'est quand même incroyable, je n'avais jamais remarqué ça avant !
Quant à Cocounet, alors lui c'est la catastrophe ! Il a plus d'un an, et il lui manque la moitié des plumes des ailes, et celles de la queue ne repoussent toujours pas... en plus, il ne vole pas, il essaye parfois, mais il s'applatit lourdement par terre.

En fait, mon regard a tout simplement changé. Je suis devenue comme ces gens qui lisent des bouquins de médecine et finissent par se trouver toutes les maladies !
...
Enfin, les jours passent, et nous allons enfin connaiître les conclusions des tests.
Je téléphone au labo...
... Ne quittez pas...
... Après quelques minutes d'attente, le verdict tombe.
Teddie est positive.
Cocounet est négatif.

C'est bizarre que les plumes de cocounet ne repousse pas, le test a été fait par plumes et non par sang?

Oui, sur Cocounet, nous avons fait le test par plumes.

et tim et son copain, ils sont touchés....????

J'écrirai la suite dès que possible.

Voici quelques photos :

Plumes de Teddie :


Queue de Cocounet :

Les ailes de Cocounet :

ah oui effectivement les ailes de cocounet ne sont pas belles du tout...

vite, vite la suite s'il te plait....

j'ai une question: est ce des plumes abimées que vous avez retiré pour le test de cocounet...

bises

gene,

le suspens est insoutenable!!!!donne nous vite des nouvelles....

Episode 152

Non, pas Teddie ! Pas ma Pupuce, mon bébé, ma "fifille" !
Ce n'est pas possible !
Ils se sont forcément trompés !
S'il y en a un qui est malade, c'est Cocounet, ses plumes ne poussent pas, il ne vole pas... Mais Teddie va très bien !
« Est-ce que c'est vraiment certain ??? »
Oui, ils ont refait les tests deux fois...
...
Je suis effondrée.
Teddie va mourir, et probablement dans des conditions atroces.
Je revois les images des oiseaux atteints qui sont complètement déplumés, et mon coeur se serre. Je suis effondrée.
Je n'ose même pas aller chercher Teddie sur la véranda et lui dire qu'elle est condamnée.
Je repense à tout ce que nous avons vécu ensemble, à ce que je lui ai appris...
Elle est capable de mettre des anneaux dans une boîte, de les enfiler sur un piquet.
Pour Noël, nous lui avons acheté un puzzle spécial pour perroquets, et bien qu'il reste beaucoup de progrès à faire, elle commence à prendre les forme pour les poser...
Maintenant, à quoi bon continuer tout ça ?
J'aurais tellement préféré ne pas savoir...
Toutes les choses qu'elle a apprises pendant ces six années passées ensemble, tous les mots, les expressions, tout cela va s'arrêter.
je ne sais même pas si j'aurai envie d'avoir un autre perroquet, car ça ne sera jamais "MA TEDDIE".
Pourquoi ELLE ???
Je ne comprends pas...
Il ne me reste plus qu'à attendre qu'elle meure. Je ne sais pas si elle va vivre encore quelques mois ou quelques années. J'ai lu qu'un perroquet atteint de la maladie pouvait vivre encore six ans.
Mais est-ce que j'ai vraiment envie qu'elle vive autant d'années ???
A quoi bon se fabriquer de nouveaux souvenirs, tisser d'autres liens...

ok gene, en tous cas ton histoire me rapelle d'affreux souvenirs avec mon enzo, et aujourd'hui je tremble pour ma charlie meme si elle a été deux fois négative.....

Episode 153



Le laboratoire d'analyses m'envoie le courrier suivant :


Madame,


Suite à votre entretien téléphonique avec notre technicienne, je vous fais parvenir quelques consignes concernant les démarches à entreprendre suite à votre cas de PBFD, pour éviter la propagation du virus auprès de vos autres oiseaux.
Pour cela :
Séparez les oiseaux sains de l'oiseau porteur.
Munissez vous de gants et vêtements de protection afin de vider la volière de tout son contenu.
Nettoyez la volière à l'eau de javel. N'hésitez pas à laisser agir une bonne demi-heure avant de rincer.
Laisser tremper abreuvoir, mangeoire et perchoir dans l'eau de javel, puis rincez les à l'eau.
Jetez les gants et lavez les vêtements utilisés.
Si cette volière a une paroi commune avec d'autres volières, n'hésitez pas à reproduire les mêmes opérations.
Dans le cas contraire, les opérations doivent être réalisées le plus loin possible de vos autres volières.
Concernant vos oiseaux, n'hésitez surtout pas, en présence d'oiseaux «suspects », à nous envoyer des échantillons de plumes pour dépister d'éventuels nouveaux cas. Quoiqu'il en soit, nous restons à votre disposition si vous avez besoin de renseignements complémentaires.
N'hésitez pas à nous contacter.




Cordialement,

........

alors à quand la suite? on veut savoir....

Episode 154


Pfffffffffffffff !
Je me sens dépourvue…
La maladie me paraît plus grave et contagieuse que jamais.
Comment isoler Teddie ?
Où l’isoler ? Il ne me reste aucune pièce dans la maison pour la mettre en quarantaine.
Est-ce que c’est Cocounet que je dois enlever de là ?
Cocounet n’est pas à moi, il est à ma fille, mais elle ne peut pas le reprendre, d’autant plus qu’elle a d’autres oiseaux qui risqueraient d’être contaminés.
Qui dois-je isoler ?
Quoi que je fasse, je ne pourrai plus circuler dans ma maison sans risquer de transporter le virus d’une pièce à l’autre. J’aurai toujours la hantise que mes Timnehs l’attrappent. Je vais commencer à voir des signes de la maladie partout ; un stress permanent insoutenable.

Le fait de savoir que cette saleté de virus peut résister, même à l’extérieur, pendant des mois, voire des années, me fait froid dans le dos.

Et si Cocounet était déjà atteint, lui aussi ?
Il n’a été testé que par les plumes, et il y a un décalage entre l’apparition du virus dans le sang, et le moment où il est présent dans les plumes.
Cocounet est probablement déjà atteint, il n’a même pas deux ans.
Il n’y a aucune raison que Teddie qui a 6 ans soit malade, et pas Cocounet qui est encore très jeune.
Et s’il n’est pas encore contaminé, chaque seconde qu’il passe avec Teddie est un risque pour lui d’attraper la maladie.
Pourquoi Teddie ?
Pourquoi pas Cocounet, ou Tim, ou Pépère ?
Moi qui avait pensé qu’elle serait toujours avec moi…

Episode 155 :

Je dois me préparer à perdre Teddie.
Je ne suis même pas capable de savoir si elle a déjà des signes de la maladie ou non.
Le picage, l'état de ses plumes...
Je ne peux même pas espérer refaire des tests dans trois mois, puisque j'ai déjà atttendu environ 6 mois pour faire ces premiers tests, justement pour avoir des résultats définitifs.

. Les jours passent.

Je finis par détecter tous les symptômes de la maladie chez Pépère.
Et si c'était lui qui avait apporté la maladie dans ma maison ?
Je fais tester mes deux Timnehs.
Ils sont négatifs tous les deux.

C'est trop difficile de ne pas savoir combien de temps il reste à Teddie.
Au fil des jours, je finis par me dire que tout le monde meurt un jour ou l'autre, la plupart du temps on ne sait pas quand. Pour Teddie, je sais seulement que ce sera plus tôt que je l'avais imaginé.
Et je finis même par me convaincre qu'elle va guérir.
Et qu'importe la réalité, je vis mieux comme ça, et par conséquence, elle aussi !

Je lui achète toutes les huiles essentielles et tous les produits possibles et imaginables pour désinfecter, renforcer les défenses immunitaires.
Un jour, je regarde un reportage animalier sur les abeilles à la télé.
En voyant les résultats de la consommation e gelée royale sur la reine des abeilles, je pense que cela ne pourrai que faire du bien à Teddie et à Cocounet. Alors, je leur en achète, et je leur fais faire une cure, à deux reprises.

Trois mois se sont écoulés depuis l'horrible nouvelle.
J'ai tellement fini par me convaincre que Teddie va surmonter la maladie, que je refuse de faire les tests de contrôle.
Pour l'instant, j'ai encore la liberté de croire qu'elle est peut-être
guérie. Si je refais ces tests, je serai obligée de voir la réalité en face, et je ne le veux pas.
Je veux simplement croire que ma Teddie va vivre.

merci pour cet épisode

bises

Episode 156

Et je finis par le croire !
Je le crois sincèrement, au point que la vie reprend son cours, quasiment comme si de rien n’était.
… Sauf que ma loyauté m’empêche de continuer à fréquenter ceux qui possèdent des becs crochus. Or ce sont justement mes amis les plus précieux.
Comment faire ?
Je n’ai que deux choix :
soit je prends le risque de condamner leur domicile en y introduisant le virus, soit on arrête de se voir. Et c’est le choix que je fais.
Mais mes amis me manquent.
Après plusieurs semaines, voir plusieurs mois, le laboratoire me téléphone, et me pousse fortement à refaire les tests, gratuitement.
Tous les mauvais souvenirs de la maladie me reviennent…
Je crois que j’avais oublié que le virus était peut-être encore là…
Je veux recommencer à fréquenter mes amis…
Je prends rendez-vous chez un vétérinaire aviaire pour faire une prise de sang à Teddie et à Cocounet. Cette fois, j’appréhende plus les résultats que la prise de sang en elle-même, et les cris déchirants de Teddie pendant l’intervention me semblent quasiment insignifiants.
Le vétérinaire me conseille d’envoyer les résultats en colissimo, car il est arrivé à un de ses clients que les échantillons de sang se perdent, et qu’il soit obligé de revenir faire les tests !
Je fais le nécessaire.
Dans une semaine environ, je devrais savoir.

Episode 157

Le jour « J » est arrivé.
Il est l’heure de téléphoner.
Je ne veux pas le faire !
La première fois que j’ai appelé ce labo pour des résultats, j’ai appris que la soi-disant Timette de mon Tim était un mâle, et la deuxième fois, on m’a dit que Teddie avait la PBFD, deux nouvelles qui m’ont fait mal. Je sais que c’est complètement stupide, mais pourquoi serait-ce différent cette fois-ci ? Pourquoi est-ce qu’on m’annoncerait une bonne nouvelle ? Non, je ne peux pas appeler !
Et je laisse passer la journée.
Et je laisse passer le week-end.
Mon mari ne peut pas appeler car c’est pendant ses heures de travail, et moi, je n’arrive pas à m’y résoudre.
Cependant cette incertitude devient plus pénible que d’affronter la réalité. Il va falloir faire face une bonne fois pour toutes.
Je téléphone donc.
Ils me répondent qu’ils ont un problème, qu’ils ont du refaire les tests ; il va falloir encore attendre quelques jours pour connaître les résultats !
Pffffffff !!!!!!!
Ca y est, le labo me communique enfin les résultats, mais je ne peux pas y croire, et je leur fais répéter plusieurs fois, je leur demande encore s’il n’y a aucune possibilité d’erreur, mais ils me garantissent que non .
Cocounet est négatif, et Teddie aussi !

Episode 158 : Teddie et Cocounet

Que dire ??? Je me sens soulagée, libérée d’un grand poids.
Qu’il est agréable et facile de croire aux bonnes nouvelles !
Ma Teddie va vivre, et ce n’est que du bonheur !
Est-ce une coïncidence si dans la semaine qui suit cette bonne nouvelle, Cocounet se métamorphose complètement et se met à parler ? Est-ce qu’il ressentait notre stress à ce point ??? Notre moral et notre état d’esprit ont-ils une si grande influence sur eux, sur leur développement ?
Toujours est-il que je suis stupéfaite par son changement d’attitude, il semble se réveiller d’un long sommeil, et se met à prononcer un tas de mots nouveaux :
- Bonjour !
- Ca va comme tu veux ?
- Ca va mon cœur ?
- Ca va mon amour ?
- Où elle est maman ?
- Où elle est ma mère ?(celle-là, je ne sais pas d’où il la sort !!!)
- Récompense ?
- Tu veux boire ?
- Tu veux manger ?
- Petit câlin, tu veux un câlin ?
- Au revoir, à bientôt !
- Tais-toi !
Etc.… et j’en oublie !!!
Il apprend aussi peu à peu à voler ! Au début, il est vraiment lourdaud, et il a beau mettre tout son cœur à battre des ailes, il manque toujours son objectif de quelques centimètres, puis finit par atterrir par terre d’une manière si comique que nous éclatons de rire !
Mais il progresse, et même s’il n’a pas encore l’habileté de Teddie pour négocier les virages et contourner les obstacles de dernière minute, il ne se décourage pas, et s'améliore de jour en jour !
Pendant ce temps, Teddie est devenue infernale, au point qu’on ne peut quasiment plus la sortir de la véranda : elle ne reste pas une seule minute dans la maison sans faire de bêtises. Elle ne se contente plus d’être sur notre épaule ou sur notre tête ; il semble qu’elle se soit fixé pour but de nous faire tourner en bourrique : et que je vole sur les meubles pour les détruire, et que je saute sur la table ou sur le buffet pour faire tomber ou casser quelque chose, elle ne nous laisse aucun répit, et nous la ramenons inévitablement sur la véranda ; là, elle dit comme si elle n’attendait que ça :
- Voilààààààààààà !!!!!!!
Et Cocounet qui est aussi sage qu’un perroquet empaillé, passe un peu plus de temps avec nous dans la maison.
Lorsqu’il se met à nous parler avec sa petite voix douce pleine de charme, nous sommes totalement séduits, fascinés, et malgré tous nos efforts pour ne pas froisser Teddie, elle souffre de voir naître des liens entre lui et nous.
Jusque là, bien que ne lui portant pas grand intérêt, elle appréciait sa compagnie, d’autant qu’il ne cherchait pas spécialement à l’approcher.
Mais là, il commence à devenir un rival, et ça fait très mal à « ma petite Reine ». Alors elle se réfugie à nouveau dans le picage, et se massacre les plumes du ventre en quelques jours…

Episode 159 : Retournement de situation :

Aujourd’hui, les tendances se sont inversées : Cocounet vole de mieux en mieux, et il détruit à vitesse « grand V » toutes les corniches des meubles de la maison.
Teddie, qui s’est rendue compte que cela nous énerve et que cela se termine par un retour dans la véranda pour le coupable, se délecte d’inciter Cocounet à faire des bêtises : comme elle le faisait avec Tim pour lui faire quitter la table de la cuisine, elle s’envole tout à coup en poussant un cri, et va se poser sur les meubles interdits aux « destructeurs » ! Inévitablement, Cocounet la suit, et son bec fait des ravages en moins de temps qu’il ne faut pour le dire. Quand l’exaspération commence à monter, Teddie pousse un soupir et dit :
- Pfffffffff ! Fait chier !!!!!!
Mais Cocounet n’a pas hâte, ni d’arrêter ses bêtises, ni de retourner sur la véranda ! Quelle histoire pour réussir à le faire monter sur le perchoir et le rentrer : je monte sur une chaise, puis sur le plan de travail, puis je me déplace d’un bout à l’autre de la pièce en traînant ma chaise avec moi, bref, ça pourrait être comique si ce n’était pas si exaspérant, et surtout si ça durait moins longtemps !!!
Une fois le « Cocou » enfermé dans ses habitations, Teddie trône, comme une reine victorieuse, avec un petit sourire qui en dit long…. Elle a réussi à évincer son rival sans qu’on la gronde, et sans paraître méchante !!!
Teddie est un ange, et Cocounet un démon, et elle jubile !!! Elle a gagné !
........
Mais qu’ils sont mignons ces perros !!!

Episode 160 :

Tim et Pépère sont maintenant en couple depuis un an ou deux.

Si la relation qui les unit n'a guère évolué, leur relation avec les humains a bien changé.

Deux choses m'étonnent chez eux.

La première, c'est que bien qu'ils s'accouplent régulièrement, sans même s'interrompre devant les yeux indiscrets, je ne les ai jamais surpris en train de se toiletter mutuellement ; je n'ai même jamais vu l'un d'eux baisser la tête ou tendre le cou à l'autre pour lui demander « un petit massage », comme dit ma petite fille ! Pourtant, c'était le seul « échange physique » entre Tim et Teddie !

L'autre réaction qui me surprend, c'est devant le récipient de nourriture. Entre Teddie et Tim lorsqu'ils étaient ensemble, chacun plongeait la tête à tour de rôle dans la gamelle, et si jamais les deux têtes se trouvaient en même temps dans le plat, il y avait systématiquement un échange de coups de bec, pour déterminer qui se servirait en premier ; pour piocher une croquette, c'était chacun son tour, un point c'est tout !

Tim et Pépère au contraire, se retrouvent simultanément tête contre tête, bec contre bec, pour se servir à manger, sans que cela gêne le moins du monde aucun des deux. Aucune peur, aucune crainte, on se sert tout simplement quand on a fini sa croquette, sans chercher à savoir où en est l'autre, et j'avoue que c'est un spectacle de confiance bien agréable !

Je suis donc très heureuse de voir mes deux Tim s'entendre ainsi.

Pourtant, tous deux ont changé d'attitude envers moi, et je dois avouer que cela m'a contrariée.



Lorsqu'il est arrivé à la maison, Pépère avait l'habitude de prendre la nourriture de la main des humains, bien qu'il ne se laisse pas caresser ; je lui donnais donc sans crainte diverses friandises, jusqu'au jour où je lui tends une datte, et au lieu de la prendre, il contourne la datte avec son bec pour pouvoir me pincer !

Je me sens « offusquée » ! Pourquoi ne me rend-il pas l'affection et l'amour que je lui donne et pourquoi me fait-il un coup pareil ??? Depuis, je continue à donner les friandises directement à Tim, mais je les dépose pour Pépère, en attendant qu'il vienne les chercher lui-même : je ne me ferai pas pincer deux fois par lui ! J'ai l'impression qu'il est un peu jaloux de l'affection que Tim me porte. De même, lorsque l'ancienne maîtresse de Pépère vient les voir, Tim ne la supporte pas, et il grogne méchamment de son arrivée à son départ ! Il semble que chacun d'eux voit « l'humaine de l'autre » comme une vraie rivale !

Quant à Tim, il a de nouveau peur lorsqu'on s'approche de lui, et il tremble un peu ou il grogne, ou il s'éloigne, bref, il se « désaprivoise » !

Ayant compris qu'ils veulent qu'on les laisse tranquille mener leur petite vie, c'est ce que nous faisons.

Tim n'a plus accepté Teddie sur son territoire dès qu'il a fait la connaissance de Pépère, et nous avons été obligés de leur consacrer, et d’entretenir, deux pièces entières : une pour le couple de Tim, et une pour Teddie et Cocounet. Cela a multiplié par deux mon travail de nettoyage, mais cela a aussi un peu contrarié mon image assez idéaliste des animaux qui s'entendraient tous entre eux…

En plus, jusque là, je nettoyais toujours avec plaisir la pièce de mes perros, car c'était l'occasion de passer un moment de plus ensemble.

Maintenant, non seulement le temps de travail est doublé puisqu'il y a deux pièces à nettoyer, mais surtout, l'animosité de Pépère contre moi continue de grandir, au point qu'il ne peut plus me voir ! Dès que j'arrive dans sa pièce, il se jette sur tout ce qu'il trouve, un jouet, une corde, ou quoi que ce soit, et il donne de violents coups de bec en disant : « tiens ! tiens ! ». Je n'ose même plus nettoyer près de lui, il m'arrive d'avoir peur qu'il me saute dessus, tant son animosité est évidente. Au lieu de reculer ou de grogner, il s'avance vers moi à toute vitesse, bec ouvert, et je recule !!! Ben oui, peur de 300 g de plumes, pas courageuse la fille !!!

Parfois, je me dis que ces Tim ne sont là que pour me donner du boulot, mais que je ne reçois rien en retour, pas d’affection, pas même pas le droit de « vivre avec eux », puisqu'ils veulent la paix, et que je la leur accorde !